• Je reviens d'une soirée aperitivo au théâtre de l'Eliseo, où j'ai vu ma voisine Rachel chanter dans un chœur d'opéra. C'était sa soirée d'adieu. Après quatre ans et demi de bons et loyaux services au théâtre, notre petite aventurière française fait sa révérence.
    C'est ma voisine, à peine plus vieille que moi et dotée d'un nom encore plus imprononçable que le mien, celle qui m'a ouvert les portes du bar et qui nous a fait des crêpes il n'y a pas si longtemps. Celle qui me prête son aspirateur de temps à autres et qui parle mieux le romain et le sicilien que quiconque.
    Elle lâche son job (qui, au passage, me fait bien rêver mais je n'ai clairement pas le niveau), bientôt son appartement, et rentre dans trois jours en France pour cherche du boulot. Et oui, après cinq ans d'enracinement à Rome, le besoin de revenir aux sources s'est fait sentir !
    Si elle trouve un poste, c'est super pour elle. Mais alors elle s'en ira, ce ne sera plus ma petite voisine... Peccato...
    J'espère que je pourrai moi aussi être ici chez moi comme elle a l'a été. Je n'ai jamais vu une étrangère aussi bien intégrée.


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  • Hier après-midi j'étais chez Elena pour son cours de Français. Elle est étudiante en dernière année de cinéma et pour obtenir son diplôme, elle doit impérativement réussir une épreuve orale de français. Rien à voir avec la choucroute mais c'est comme ça, le français fait partie de son programme (et le système universitaire italien recèle de tas d'autres curiosités de ce genre).
    L'épreuve est basée sur une pièce de Jean Genet, « Les Bonnes », qui n'est pas une littérature des plus simples. L'ennui est que ladite Elena a, disons, quelques lacunes. C'est d'ailleurs pour cela que, dans la panique, elle m'avait sollicitée il y a un mois pour l'aider. Ca m'arrange bien, mais en même temps elle me fait un peu de peine : elle est légèrement à côté de la plaque et ne réussira probablement pas l'examen.
    Pour cause : le français est véritablement une langue complexe, minutieuse. C'est à se jeter pas la fenêtre ! En dressant des tableaux de conjugaison ou des leçons de grammaire, je me suis rendue compte (à 25 ans quand même) qu'il n'existait quasiment aucune règle fixe et immuable. Pourquoi écrit-on « essayer » et « j'essaie » ? Pourquoi le participe passé du verbe « pouvoir » donne « pu » et non pas « pouvu », comme pourrait le suggérer le participe passé « vu » de « voir » ?... Et là je ne parle que de la conjugaison. La simple lecture d'un texte en français, pour un étranger, présente des difficultés que nous ne soupçonnons même pas. Il n'existe pas de logique d'ensemble, chaque nom, chaque verbe, chaque adjectif a sa propre règle, sa propre existence. Et le regard abasourdi et désespéré de mon étudiante me le rappelle à chaque fois.
    En somme, je souhaite bien du courage à tous ceux qui doivent apprendre le français. Et ceux qui y parviennent, je leur décerne une médaille ! Bon, mes propos pourraient s'appliquer pour l'allemand (7 ans d'apprentissage à l'école, et même pas fichue d'aligner trois phrases), les langues asiatiques (quoique... j'ai fait six mois de chinois et, mis à part la prononciation et l'écriture, je peux dire que la structure de la langue est bien plus simple que celle des langues latines), et bien d'autres encore. Mais vraiment, j'insiste, selon moi le Français décroche la palme de l'enquiquineur. Quelle chance de le parler depuis l'enfance, et donc de ne pas avoir à l'apprendre aujourd'hui ! Bon d'accord, il ne nous sert pas à grand chose ailleurs qu'en France, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais au moins c'est déjà ça de pris, et il ne nous reste plus que des langues forcément moins compliquées à apprendre ! (Veuillez noter la consistance de l'argument). Ca reste évidemment un avis personnel, plutôt rassurant quand on est à l'étranger et qu'on nage un peu dans la semoule.


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  • Me voici de retour au bercail. J'ai passé une semaine formidable à Paris, faite de retrouvailles et de bonnes soirées ; mais j'avoue que je suis bien contente d'être rentrée "chez moi".
    Rome m'a manquée, c'est un fait.
    J'ai ramené des petits cadeaux à mes colocataires : de la pâte à modeler, pour faire plein de petits personnages, et aussi du reblochon (pour faire une tartiflette) !
    Je me dis que j'ai de la chance d'être encore insouciante à 25 ans.

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  • Ce n'était pas vraiment prévu. Les circonstances (ma désoccupation en somme) font que j'ai décidé de rentrer quelques jours en France. Jusqu'à présent ça ne m'avait pas vraiment manqué –je crois que j'ai une capacité d'adaptation à tous les milieux, comme certains animaux- mais maintenant que j'ai mon billet de train et que je me rends compte que je pars demain, ça me fait bien plaisir. Il y a certaines choses, notamment, que j'ai hâte de retrouver.
    Je me demande comment je vais me sentir une fois là-bas. Après tout, je ne suis partie qu'il y a un mois et demi, c'est comme si je revenais de vacances, non ? Je prendrai le métro, que j'ai fréquenté pendant des années, et ça ne me semblera tout naturel. J'irai chercher la clé de l'appart de mes anciens colocs auprès de la gardienne, qui me reconnaîtra tout de suite et me la remettra sans se poser de questions. Puis je m'installerai dans le salon et aurai l'impression de n'être jamais partie. Je saluerai le barman du café des artistes, situé 10 mètres plus loin, comme je le faisais chaque jour. Je sortirai le soir avec mes copines dans nos lieux fétiches, j'aurai alors peut-être oublié que je leur ai souvent préféré les endroits récemment découverts à Rome.
    Si ça se trouve je remettrai en cause le pourquoi du comment : mais qu'est-ce qui t'a pris de partir comme ça ? Paris est à toi, tu l'aimes et elle t'aime.
    Ou tout le contraire, qui sait. Je suis ici chez moi, à Rome. Et peut-être que ce pèlerinage, finalement, ne fera que confirmer mon attachement et conforter le choix qui m'a fait tout lâcher.
    Je pars sans prendre l'ordinateur, donc pas de blog pendant une semaine. Ciao.


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  • Hier soir j'ai été au théâtre de l'Eliseo, cette fois-ci en tant que spectatrice. Au programme : aperitivo (on paye son verre et on mange gratis), lecture de textes italiens sur fond de guitare basse avec performance de peinture sur toile grand format au rythme des paroles et de la musique, puis séquence DJ.
    Le bar organise ce genre de petites soirées afin de promouvoir son activité. C'était très sympa, surtout que notre couple de frenchies préférés, Violaine et Raphaël, est venu nous rejoindre en cours de soirée.
    On a parlé italien tout du long... avec l'accent français, pour rire ! Ca a donné un genre de dialecte à couper au couteau, incompréhensible du reste du monde mais parfaitement clair pour nous... Aller les Français, un jour (peut-être) vous saurez roulez les R comme il faut !

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