• 800 euros net par mois. Voici mon salaire pour un job à temps plein de responsable des achats dans une petite boîte qui fait du fric. Moins que le smic français.
    J'ai signé un premier contrat d'un mois pour « voir » si ça me plaît et si je désire rester. Eux considèrent que je fais très bien l'affaire et que je suis la personne qu'il leur faut. Pour ma part, ça fait trois jours que je travaille et je m'emmerde déjà. C'est clair : en mars, je change de job !
    Une chose qui m'apparaît évidente aujourd'hui : le boulot que j'avais à Paris était bien plus trépident... Oups.


    Photo de Sylviette

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  • Notre bon vieux lapin rose du métro parisien ne se doute pas de la portée de son conseil. Ici aussi, gare aux mains !
    Je descends dans la station Repubblica pour rentrer chez moi. J'arrive au moment où le métro est encore à quai. Ici pas de signal sonore dissuasif, juste une pauvre lumière clignotante. Je vois les portes du métro se fermer tout doucement, je me dis alors qu'il faudra attendre un moment avant le prochain, et qu'il me suffit de me glisser dans le wagon à vitesse grand V. Après tout, ces portes sont bien molles, on doit pouvoir les ralentir. Je vais pour glisser mes deux mains entre les portes, imaginant qu'ainsi je pourrai les écarter à la simple force de mes poignets. Sauf que le métro romain n'est pas le parisien : quand ça ferme, c'est pour de bon. Je me suis retrouvée les deux mains coincées, la porte pratiquement fermée et le train commençant à partir. Imaginez-vous : moi, très digne, en talons et petit sac à main, courant comme une dératée le long du wagon, mes doigts frétillants dépassant à l'intérieur... heureusement, une âme charitable m'a aidée à sortir mes mains, la porte s'est subitement rouverte, et j'ai pu monter à bord.
    « Ne mets pas tes mains sur la porte, ou tu risques de te faire pincer très fort » (j'ai encore la main droite gonflée).
    Mais d'ailleurs... pourquoi un lapin rose ?

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  • Au bout de bientôt deux mois, je pense avoir fait des progrès en italien. J'acquiers chaque jour un peu plus de vocabulaire, mon discours est plus fluide, et les gens me le font remarquer.
    Mais j'ai un problème : la compréhension. Selon l'accent, la rapidité et l'expressivité de mon interlocuteur, je peux parfaitement comprendre comme ne rien piger du tout.
    Quand il s'agit d'un mot ou d'une expression, je demande qu'on répète. Mais quand c'est toute la phrase ou tout le discours qui m'échappe, je laisse courir en espérant me rattraper après, avec le contexte ou la conclusion. C'est une question d'intuition et de bon sens : on le sent quand quelqu'un énonce une affirmation ou vous pose une question. On a repéré des mots et tournures connus, l'esprit s'active et émet des hypothèses de sens, on mise et on tente une réponse. Mais parfois on se plante, et là on demande humblement de répéter.
    Jusqu'ici j'ai pu donner l'impression de quelqu'un qui maîtrise relativement la langue. L'entretien d'embauche de mercredi matin me l'a prouvé une fois de plus : je n'ai pas tout capté, cependant mes interlocuteurs n'y ont vu que du feu. Ah ah ! I am the queen of the world !!!
    Sauf que hier soir, j'ai été démasquée. J'ai rencontré le chef suprême des hôtesses d'accueil (ouvreuses en fait) du théâtre dans lequel je bosse. Alberto, un chic type du staff d'accueil avec qui j'ai bien sympathisé, avait entendu parler d'une création de poste et m'avait gentiment mise sur le coup, en organisant un petit entretien avec le boss. Il a commencé à me présenter le job, j'ai pris l'une de ses questions pour une autre et j'ai répondu complètement à côté. Quand j'ai vu sa tête j'ai compris, mais c'était trop tard. Je ne sais pas si pour le job c'est grillé (ils doivent en discuter ce week-end), mais pour la crédibilité ça l'est.

    Faut-il le signaler à chaque fois qu'on ne comprend pas, limiter ainsi les dégâts de compréhension mais risquer, à force, de passer pour une nulle (surtout lors d'un entretien d'embauche) ? Ou faut-il feinter, miser sur sa vivacité d'esprit et se lancer sans filet, bref, bluffer tout le monde au risque de se planter ?
    ...

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  • Vraiment, des fois je ne comprends pas. On trouve en centre-ville des petites rues pavées où il fait bon se promener, dans se soucier du reste. Or une fois sorti de la zone piétonne, mieux vaut avoir une bonne assurance tout risque.
    Déjà, il faut savoir qu'à Rome le piéton n'est pas roi. Quand passage clouté il y a, estimons-nous déjà heureux s'il y a un feu de circulation. Généralement, celui-ci passe tellement vite au rouge qu'il est impossible de tout traverser en marchant normalement. Soit on se dépêche, même si on a commencé à s'avancer pile poil quand le feu est passé au vert (ce qui implique quand même une bonne condition physique et une certaine vivacité d'esprit), soit on tente le diable en prenant le feu en cours et dans ce cas on risque sa peau. Je me demande comment font les personnes âgées.
    Cet après-midi j'ai été dans un quartier un peu excentré que je ne connaissais pas, pour prendre des infos à l'agence sanitaire de Rome. Je vais peut-être décrocher un job de serveuse au « Pastarito » (cf. post précédent), mais pour cela il faut que j'ai mon « carnet sanitaire », document qui certifie que je n'ai pas de maladies et que je peux servir à manger aux gens. J'ai cherché sur internet l'adresse de l'agence qui délivre ce document et je n'en ai trouvé qu'une seule. Ca doit être le pôle central sanitaire de Rome, me suis-je dit. Après avoir essayé de les avoir au téléphone, sans succès, j'ai cherché sur un site (du style viamichelin) le trajet recommandé pour m'y rendre à pied. Bon ça va, il faut juste prendre le métro puis marcher un peu.
    Sauf qu'une fois sortie du métro, le nez dans mon plan, je me suis rendue compte que les indications de parcours ne prenaient pas du tout en compte le fait que le piéton, parfois, a besoin de place pour marcher le long d'une route. Je ne sais pas moi : un trottoir, une bordure... Je me suis alors retrouvée à marcher le long d'une route absolument pas faite pour cela. Je rasais les barbelés (car le quartier était un étrange mix entre une casse de voitures et une zone militaire), sautais par dessus les fossés boueux et manquait à chaque virage de me prendre une bagnole. En somme, j'ai failli mourir une bonne douzaine de fois.
    Tout ça pour arriver dans un no man's land hyper glauque, tout sauf romain et pourtant bien dans la ville. L'agence sanitaire de Rome n'était rien d'autre qu'une pauvre pancarte sur une porte rouillée, fermée bien sûr. Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo pour vous montrer ça.
    A défaut je vous présente ma carte de la ville, ma meilleure amie ici.


    Photo de Sylviette

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  • Disons que les trois dernières semaines étaient une phase de décompression post-travail infernal en France et pré-nouvelle vie en Italie. J'avoue : je me suis levée tous les matins à 10h30 (et en mettant le réveil), je me suis traînée comme une vieille chaussette dans l'appartement, j'ai profité des terrasses les jours de beau temps et j'ai vaguement travaillé le soir à partir de 17h. Côté recherche sérieuse de travail : zéro.
    C'est décidé, je passe à la phase de prise en main ! Aller coatch, fais ton boulot ! Hier je me suis couchée tôt et j'ai réglé mon réveil à 9h ce matin. Une vraie révolution. Je m'étais constitué la liste de toutes les agences d'intérim de la ville, puis je m'étais dressé un parcours du combattant pour en visiter un maximum par zone géographique.
    J'ai commencé ce matin et, après quelques coups pour rien (agence fermée, trop spécialisée...), j'ai finalement eu un entretien avec des gens bien sympathiques, qui m'ont rassurée sur mon potentiel à trouver un job autre que serveuse ou plongeuse. Ils n'avaient pas l'air choqués par mon inaptitude à m'exprimer correctement, et ma soi-disant (tout est relatif) bonne présentation ainsi que la connaissance de langues étrangères font que je serais en bonne position pour trouver assez rapidement un poste de vendeuse, par exemple dans des boutiques un peu chicos du centre. Why not, je n'y avais même pas pensé !
    Voyons d'ici la fin de la semaine, quand j'aurai contacté les 50 agences d'intérim restantes.

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