• Je m'explique : une fois le loyer payé, la carte de transport en poche, le portable recrédité, donc une fois tranquille, mais avec seulement cinq euros de budget quotidien jusqu'à mon départ... peut-on continuer à manger normalement, à sortir et à profiter de l'été ?

    La réponse est oui, et j'en suis la preuve.

    J'avoue que j'ai déconné : j'ai tout claqué les premiers jours de juin, et maintenant je me retrouve dans la merde. Pourtant, j'ai la foi. C'est dingue comme l'homme est capable de s'adapter en fonction de ce qu'il a !


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  • Mettons de côté les excès d’alcool (décidément) et les turbulences gastriques des lendemains, la chaleur BIEN PLUS suffocante que celle de Rome et les travaux au marteau piqueur dans la cour de l’immeuble dès 8h, réalisés vraisemblablement par un tandem sicilien-croate (duel linguistique inoubliable). Oublions les piqûres de moustique, l’état de santé critique du voisin de Rachid, dont les toux et vomissements ont ponctué mes deux courtes nuits de sommeil (les murs sont fins…), la course-poursuite à bord d’un break conduit par franco-sicilien déjanté (le directeur de labo de Rachid, que je soupçonne d’ailleurs d’être son frère) et le panier percé de votre sylviette qui a du accepter humblement de se faire inviter plusieurs fois au pub et au resto.

    A part ça…c’était trois jours formidables !

    Jeudi je me suis levée à l’aube, chargée comme un mule et promise à une bonne suée. Or cela en valait la peine vu que j’ai ainsi pu me décharger d’un bon paquet de choses en les confiant à Rachid. C’est toujours ça de moins à rapatrier lors du déménagement !
    Le soir-même, j’ai mangé des sushis et c'était le pied !
    Le lendemain, j’ai vu un film très beau et très émouvant dans une salle climatisée en plein après-midi, une histoire de maison près d’un lac et d’un couple séparé par le temps…
    Ce après quoi je suis allée méditer au jardin public où j’ai rencontré Giuseppino, dit Pino, sur sa bicyclette. A défaut de réponses à mes questions, j’ai trouvé un drôle de type passionné de botanique qui m’a raconté pendant une demi-heure l’histoire des arbres du jardin public de Milan. Cela confirme ce que je pense depuis un moment : parler à des inconnus réserve parfois de bonnes surprises, il y a du bon à prendre partout !
    L’équipe de France a gagné 2-0 contre nos amis togolais, mais le meilleur moment du match reste lorsque j’ai commencé à parler avec un groupe de Françaises résidentes à Milan. Je me suis rendue compte que mes compatriotes de Milan sont encore plus intéressants qu'ailleurs, parce qu'ils sont très souvent expatriés depuis plus longtemps. Ca change des étudiants Erasmus ou des Français de passage qui ne vivent pas nécessairement leur séjour en Italie de la meme façon que moi !
    Puis samedi, Rachid m’a emmenée voir le lac de Côme, situé à 50 bornes au nord de Milan. Ca m’a beaucoup plus, surtout les jardins de la villa Melzi. Il paraît que notre Stendhal y séjournait souvent, aux frais du vice président de la république italienne sous Napoléon.

    Trois jours, donc, au cours desquels j'ai failli oublier que je vivais mes derniers jours en Italie.


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  • Je me demande comment font les touristes pour supporter cela. Surtout ceux du nord de l'Europe, qui ne doivent certainement pas etre habitués à une chaleur pareille.
    Tandis que je me liquéfie en ne faisant rien, que je squatte les salles de ciné lorsque mes yeux commencent sérieusement à me piquer et que je n'ose meme pas sortir trop loin de chez moi de peur de me sentir mal, et bien ces dames de l'Allemagne se bidonnent dans le bus non climatisé et descendent avec leur gros sac à dos au forum romain pour analiser chaque ruine sous le soleil de midi.

    Tout ce petit monde a l'air de très bien le vivre, le cahos de Rome demeure intact. C'est moi qui cloche ou quoi ?


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  • J'ai lancé mon plan d'action Back to France (ou Back to the future, comme vous voulez). J'ai tout d'abord acheté deux bonnes grosses valises aux Indiens de piazza Vittorio : 50 euros au lieu de 55. Je sais, j'aurais peut-etre pu négocier plus mais avec cette chaleur j'ai envie de faire les choses rapidement. Elles sont toute mignonnes, je vais pouvoir y entasser un tas de choses encombrantes et les faire transiter par la Trenitalia (40 euros pour 25 kilos maxi, bon à savoir).

    Ensuite j'ai réservé un billet pas cher pour partir 3 jours à Milan en fin de semaine. Là-bas, je remettrai à mon pote Rachid quelques sacs qu'ils me rapportera cet été lorsqu'il viendra à Paris en voiture. Je sais, j'ai de la chance de connaitre des gens qui n'hésitent pas à me dépanner. Pour la peine, je lui refilerai les objets les plus fragiles et les plus lourds, genre bouquins et CD. Quand je pense qu'il y a un an et demi, lors de mon déménagement vers l'Italie, j'ai emmené avec moi des dizaines de bouquins et CD que je n'ai ensuite plus jamais ni feuilletés ni écoutés. Maintenant il faut que je rapatrie tout cela, valeur affective oblige, alors qu'ils auraient été tout aussi bien au frais dans la cave de mes parents. Un conseil, donc, à ceux qui partent s'installer à l'étranger : n'emmenez pas vos livres et copiez tous vos disques sur votre ordi ! Quand vous serez là-bas, vous les délaisserez sans doute pour les produits culturels locaux.

    Pareil pour les fringues : pourquoi persiste-t-on toujours à garder certaines choses lorsque l'on sait que l'on ne les mettra jamais ? J'ai pris mon courage à deux mains, j'ai fait un super tri et j'ai donné tout ce qui ne me servait plus à une association de collectes d'habits. Le plus dur a été pour les chaussures, c'est fou comme on peut s'attacher à certaines futilités. Bon, il ne me reste plus qu'à faire quelques tests de remplissage et pesage de sacs, afin de m'assurer que je suis suffisament équipée. 

    Puis il me faudra me poser la question fatidique : qu'est-ce que je vais faire de mes 80 valises une fois en France ? Mes parents ne sont pas à Paris, je vais squatter chez des amis qui ne peuvent m'offrir plus qu'un bout de canapé et je n'ai pas de pied à terre personnel où stocker tout mon bazar... Je sens que je vais vraiment m'amuser.


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  • Voilà, elles sont parties. Mes deux amies d’enfance, mes frangines, ont repris l’avion ce matin pour Paris, après trois jours de fête et d’excès en tout genre. Plage, bouffe, picole, foot bien sûr, glaces, ampoules sous les pieds, épuisement total… Trois jours qui ont d’une certaine manière signé la fin de mes aventures romaines. Et oui : lorsque les filles ont commencé à remplir leurs valises avec une partie de mes affaires personnelles pour les rapatrier avec elles à Paris, j’ai réalisé que c’était le début de la fin. Il est temps de passer aux choses sérieuses, de préparer mes sacs et d’organiser ce fichu déménagement. Je sens déjà des pointes de stress m’envahir, parce que je suis seule à gérer cette histoire et que j’ai peur d’oublier des détails. Peur de ne pas réussir à rapporter tout ce que je voudrais, de devoir sacrifier des objets importants, de ne pas avoir assez d’argent pour faire face aux frais éventuels.

    Et puis ce week-end j’ai eu le plaisir de croiser la plupart des amis que j’ai connus ici et qui m’ont demandé ce que je comptais faire pour fêter mon départ, parce que mine de rien le grand jour approche, et que j’ai intérêt à marquer le coup comme il se doit. Quand j’entends cela, je me sens toute petite et j’ai envie de pleurer. J’ai les boules, alors je n’arrête pas de me répéter tous les motifs pour lesquels j'ai raison de quitter l'Italie. Pas facile de se convaincre d'avoir agit pour son bien. L’idée de rentrer Paris et de revoir les miens me réjouit, passer ce week-end avec mes amies m’a réconfortée, mais dès que je me retrouve seule face à moi-même alors je me rends compte que j’ai le cœur en miettes. Je vais m'en remettre, je le sais, et lorsque ma vie reprendra son cours dans mon pays, il est fort probable que je n'y pense plus, comme lorsque l'on revient d'un long séjour ailleurs et qu'on a l'impression de n'etre jamais vraiment parti.

    Je ne pense pas regretter ma décision, j'espère seulement que je n'aurai pas à la payer trop cher.


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