• Récit d'une matinée catastrophe (ou presque)

    J'ai donc eu mon fameux entretien hier matin.


    Déjà, en me levant, je savais que je faisais une connerie. J'ai même croisé Emanuele dans la cuisine et lui ai fait part de mes doutes. Mais qu'est-ce que je vais fabriquer à Tivoli ? A une heure de train de Rome ? N'importe quoi ! J'y suis pourtant allée, en essayant de me convaincre qu'un entretien est toujours bon à prendre et peut au moins faire office d'entraînement.


    Après 20 minutes de métro, j'arrive à la gare ferrovière de Tiburtina. Je vais en hâte acheter mon billet (ouf, 2,50 euros...) et là, je vois sur les écrans lumineux que mon train arrive en quai. Je me mets alors à courir comme une débile, affolée de constater à mesure que j'avance que ledit quai est le dernier, au bout de 200 mètres de couloirs souterrains. Je n'ai pas le temps de composter mon billet mais tant pis, l'essentiel est que je parvienne à monter dans le train pour ce fichu entretien. Il faut juste que j'agrippe un contrôleur afin de lui expliquer pourquoi mon billet n'est oblitéré. Sauf que visiblement, en Italie, ce genre de situation ne constitue pas une circonstance atténuante. En d'autres termes, je me suis retrouvée à payer une amende de 25 euros. Vous imaginez bien que j'avais les boules. 
    - Ca ne marche donc pas comme en France ?
    - Non signorina, un billet doit être composté quoi qu'il arrive.
    - Et quand on est en retard parce qu'il y a eu la queue au guichet et qu'on monte dans le train en urgence ?
    - Un billet s'achète à l'avance. Ce n'est pas de notre faute si vous vous y prenez au dernier moment.
    Et vlan.
    J'ai eu beau faire mon cinéma, ça n'a pas pris. Et je peux vous dire que cela m'a arraché le coeur de devoir raquer 25 euros, soit une jounée de salaire, pour une faute que j'estime ne pas voir commise.
    A peine le contrôleur hors de ma vue, un passager qui avait suivi toute la scène, me dit : "mais pourquoi n'avez-vous pas noté avec un stylo sur votre billet la date et l'heure de votre départ ? Ils ne vous auraient pas verbalisée"... Cette remarque m'a légèrement froissée : c'était donc aussi simple que cela ? Et j'aurais pu éviter de débourser ? Quel système à la con quand même...
    Le comble est lorsque j'ai levé le nez pour voir à quelle station je me trouvais, et que j'ai constaté avec effroi que nous étions encore à Rome. Autrement dit, j'aurais parfaitement pu montrer ma carte mensuelle de transports en commun. Et alors j'aurais été parfaitement en règle.


    Passons sur cet incident, qui m'a passablement mise de mauvaise humeur. Arrivée à mi-parcours, au bout d'une demi heure de train, je lis sur les panneaux que nous sommes arrivés à la station Bagni di Tivoli. Tiens, bizarre, on serait déjà aux portes de Tivoli ? Je croyais que c'était 54 minutes de train pour aller jusque là... Prise d'un doute, alors que le train repart, je téléphone à l'entreprise avec laquelle j'avais rendez-vous et demande de me confirmer où je dois descendre. Comme vous vous en doutez, la réponse était Bagni di Tivoli. Je descends donc, dépitée, à la station suivante et attend le train dans l'autre sens... pendant une demi-heure. La tension commence à monter. J'ai encore cette fichue amende en travers de la gorge, et en plus je me suis trompée d'arrêt. 


    Une fois arrivée à bon port, je pars à la recherche de l'entreprise. Alors, alors, un centre commercial qu'ils m'ont dit... J'en vois un, effectivement, mais il semble désert... Je tourne un peu, et voyant que j'ai déjà un quart d'heure de retard, j'appelle de nouveau pour savoir où se situe exactement mon lieu de rendez-vous. Comme si je n'étais déjà pas assez stressée et énervée, mon téléphone m'avise que je n'ai plus de crédit... et don que je ne peux pas appeler !
    Bref, je vous passe les péripéties pour trouver un tabac ouvert et vendant des cartes rechargeables. Quand enfin je pousse la porte du bureau, je suis grave en retard et j'ai des auréoles sous les bras.


    A part tout cela, l'entretien s'est très bien passé. Il s'agit de la filiale italienne d'une boîte française, qui fabrique des produits d'entretien ou quelque chose dans le genre, et qui cherche quelqu'un pour coordonner l'activité des agents sur l'Italie. Il y a un peu d'import-export, de comptabilité, de secrétariat de base. Bref, un domaine qui m'est inconnu, qui n'a pas l'air bien difficile si l'on est organisé, mais qui hélas ne m'intéresse absolument pas. C'est pourtant un bon plan : le salaire est correct (1000 euros à l'embauche, je peux vous dire que c'est bien pour ici) et il y a un CDI à la clé. Par contre c'est un peu loin de chez moi, et même pas à Rome... mouais... Eux en tout cas ont l'air intéressés, puisque je suis convoquée pour un deuxième entretien vendredi matin avec le big boss français. L'ennui est que je suis à peu près sûre que ce job m'ennuiera à mourir, et ça, croyez-moi, il n'y a rien de pire.


    Je me laisse cette nuit pour réfléchir, et demain je vois si j'appelle ou non pour annuler l'entretien. Vous me direz : mais pourquoi ne tentes-tu pas le coup ? Après tout, tu n'as rien d'autre en vue non ?


    Et bien là vous vous trompez. J'ai peut-être même le boulot de mes rêves à portée de main.


  • Commentaires

    1
    Romain
    Mercredi 14 Septembre 2005 à 21:01
    NON!
    Ma chère Sylvia, je pense que tu dois, comme l'indique précédemment mon ami draillac auquel tu n'as pas répondu, mon double, éviter de lâcher un "boulot de merde" pour un autre "boulotti di merdi" ;-) Je pense que tu vas enfin nous écrire un de ces jours que tu as trouvé le F*CKING BOULOTTI DE OUFI DE LA FOLIE QUE TU KIFFI TRI et que tu es la plus HEUREUSI DI FIMMIS. Bisis et kirige, Ni Liche Pi RImI
    2
    sylviette Profil de sylviette
    Mercredi 14 Septembre 2005 à 23:22
    Ne t'inquiète pas pour moi
    Mon cher Draillac, je pense ne pas me planter cette fois-ci...
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