800 euros net par mois. Voici mon salaire pour un job à temps plein de responsable des achats dans une petite boîte qui fait du fric. Moins que le smic français.
J'ai signé un premier contrat d'un mois pour « voir » si ça me plaît et si je désire rester. Eux considèrent que je fais très bien l'affaire et que je suis la personne qu'il leur faut. Pour ma part, ça fait trois jours que je travaille et je m'emmerde déjà. C'est clair : en mars, je change de job !
Une chose qui m'apparaît évidente aujourd'hui : le boulot que j'avais à Paris était bien plus trépident... Oups.

Jusqu'à présent je faisais la maligne, mais là je rigole moins. Je commence à avoir beaucoup de boulot, entre le bureau, les enfants, le bar, la traduction... J'ai un rendez-vous samedi après-midi pour un premier cours de français.
Est-ce que c'est vraiment ce que je voulais ? Bosser comme une malade et courir toute la journée ? Sans profiter de la douceur de la vie romaine ?... Pas vraiment en fait.
Je me donne le mois de février pour tirer des conclusions et, si ça s'impose, faire des coupes franches dans mes activités.

Je n'ai même pas eu de mal à me lever à 7h. Ca faisait longtemps pourtant !
Bilan de cette première journée de bureau : pas bien compliqué, mais pas bien intéressant non plus. Le point sympa : je parle à tour de rôle l'italien, le français et l'anglais. Le point moins sympa : il faut être pendu au téléphone pour décrocher un maximum de contacts. Pas trop mon truc en fait, mais faire semblant de m'y connaître me divertit. Une fois de plus, je suis une impostrice. Finalement c'est peut-être bien ça ma vocation : l'imposture dans tous les domaines. Quoi qu'on me fasse faire, je trouve toujours le moyen de m'en tirer, par on ne sait quel coup de pot.
Ca me fait triper et j'en souris de bonheur.

J'ai appelé ce matin la boîte commerciale pour dire que j'acceptais. Ils doivent me donner une ultime confirmation cet après-midi. Je me dis que je n'ai pas grand chose à perdre et que je pourrai le mettre sur mon CV. Au pire, si ça ne me va pas au bout de 15 jours, je retrouverai un job de serveuse facilement. Hier encore, un resto m'a appelée pour me proposer un poste ! Et ce matin, deux étudiantes m'ont téléphoné pour me demander des travaux de traduction et de l'aide à la préparation d'exam... Les sous vont commencer à rentrer, fini les chaussettes trouées !