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Par sylviette le 4 Juillet 2006 à 15:42... mais ce n'est qu'un nouveau début !
Maintenant ça se passe ici.
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Par sylviette le 1 Juillet 2006 à 14:47
J'ai lu dans une revue féminine un article très intéressant sur ceux que l'on appelle aujourd'hui les milleuristi (mille-euristes), baptisés ainsi en raison de leur salaire. A ma grande surprise, l'article résumait exactement ce que j'ai toujours constaté et déploré par rapport à la situation des jeunes actifs d'Italie. En gros, il est écrit que les mille-euristes constituent presque une classe sociale à part entière, composée de personnes âgées de 20 à 40 ans, diplômées et même souvent lauréats d'un master, et dont le salaire s'élève péniblement jusqu'à 1000 euros (s'ils ont de la chance). Mais ce qui les unit encore plus est l'absence de garantie pour le futur, une incertitude qui repousse toujours plus le départ de la maison familiale et rend impossible l'élaboration de projets d'avenir.
Cette situation s'avère d'autant plus difficile que la vie coûte à l'inverse beaucoup plus cher qu'avant. Loyer (nécessairement en coloc) + charges + téléphone portable + carte de transport + courses = 700 euros par mois ! Quand on sait que les salaires proposés pour un emploi à plein temps qui n'est pas d'encadrement volent en moyenne entre 800 et 1000 euros, ça laisse peu de marge en cas de pépin.
Alors il est vrai que beaucoup d'Italiens vivent sur les acquis de leur famille, soit parce qu'ils vivent dans un appartement acheté pour une poignée de lires il y a vingt ans, soit parce qu'ils ont hérité de la voiture familiale, soit parce que tout simplement ils reçoivent tous les mois une enveloppe qui leur permet de vivre décemment, même sans travailler (cas de nombreux étudiants). Or il y a aussi ceux qui se débrouillent vraiment tout seuls, et ceux-là survivent plus qu'ils ne vivent.
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Par sylviette le 29 Juin 2006 à 21:11
Aujourd'hui est un jour férié seulement à Rome. Ce matin, tandis que j'enfilais mon maillot de bain, prête à sauter sur le scooter qui venait me chercher pour filer à la plage, j'ai réalisé à quel point c'était commode d'habiter à proximité de la mer.
Mine de rien, le compte à rebours va bon train : plus que cinq jours avant le grand départ. Je parle comme si j'allais partir en fusée sur une autre planète, ce qui n'est pas tout à fait faux quand on y pense. Je ne stresse plus pour les détails techniques du déménagement, je m'en fous en fait.
Mon amie Aurélie, qui m'hébergera tout le mois de juillet, m'a envoyé un mail avec les recommandations concernant l'appart, les clés, la gardienne... Parce que le jour de mon arrivée, elle sera en convention à l'étranger et que j'arriverai dans un appartement vide. Elle est vraiment adorable, j'ai même appris qu'elle était en train d'organiser une petite fête en mon honneur avec tous nos potes en commun.
J'ai aussi reçu des nouvelles d'une ex-collègue de mon ancien travail à Evry, qui m'a demandé de lui adresser un CV et une lettre de candidature spontanée... En effet, un poste se libère (celui que j'occupais avant d'ailleurs...) et si je le souhaite je peux peut-être réintégrer l'équipe. Ironique non ? Le chef est le même qu'il y a deux ans, j'aurais toutes mes chances. J'ai hésité deux secondes, si je me souviens bien j'avais fini par détester mon travail et j'étais partie de là-bas avec soulagement. Or maintenant la donne a changé, mon expérience en Italie m'a fait comprendre ce que je veux faire de ma vie et m'a permis de relativiser un tas de choses. Je me suis donc exécutée, j'ai envoyé mon CV.
Il est bien loin, le temps où je servais des salades à Trastevere, où je me rendais nonchalament à Parioli pour donner des leçons de français. Il va falloir bosser maintenant !
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Par sylviette le 21 Juin 2006 à 15:44
Je me demande comment font les touristes pour supporter cela. Surtout ceux du nord de l'Europe, qui ne doivent certainement pas etre habitués à une chaleur pareille.
Tandis que je me liquéfie en ne faisant rien, que je squatte les salles de ciné lorsque mes yeux commencent sérieusement à me piquer et que je n'ose meme pas sortir trop loin de chez moi de peur de me sentir mal, et bien ces dames de l'Allemagne se bidonnent dans le bus non climatisé et descendent avec leur gros sac à dos au forum romain pour analiser chaque ruine sous le soleil de midi.Tout ce petit monde a l'air de très bien le vivre, le cahos de Rome demeure intact. C'est moi qui cloche ou quoi ?
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Par sylviette le 19 Juin 2006 à 16:24
Voilà, elles sont parties. Mes deux amies d’enfance, mes frangines, ont repris l’avion ce matin pour Paris, après trois jours de fête et d’excès en tout genre. Plage, bouffe, picole, foot bien sûr, glaces, ampoules sous les pieds, épuisement total… Trois jours qui ont d’une certaine manière signé la fin de mes aventures romaines. Et oui : lorsque les filles ont commencé à remplir leurs valises avec une partie de mes affaires personnelles pour les rapatrier avec elles à Paris, j’ai réalisé que c’était le début de la fin. Il est temps de passer aux choses sérieuses, de préparer mes sacs et d’organiser ce fichu déménagement. Je sens déjà des pointes de stress m’envahir, parce que je suis seule à gérer cette histoire et que j’ai peur d’oublier des détails. Peur de ne pas réussir à rapporter tout ce que je voudrais, de devoir sacrifier des objets importants, de ne pas avoir assez d’argent pour faire face aux frais éventuels.
Et puis ce week-end j’ai eu le plaisir de croiser la plupart des amis que j’ai connus ici et qui m’ont demandé ce que je comptais faire pour fêter mon départ, parce que mine de rien le grand jour approche, et que j’ai intérêt à marquer le coup comme il se doit. Quand j’entends cela, je me sens toute petite et j’ai envie de pleurer. J’ai les boules, alors je n’arrête pas de me répéter tous les motifs pour lesquels j'ai raison de quitter l'Italie. Pas facile de se convaincre d'avoir agit pour son bien. L’idée de rentrer Paris et de revoir les miens me réjouit, passer ce week-end avec mes amies m’a réconfortée, mais dès que je me retrouve seule face à moi-même alors je me rends compte que j’ai le cœur en miettes. Je vais m'en remettre, je le sais, et lorsque ma vie reprendra son cours dans mon pays, il est fort probable que je n'y pense plus, comme lorsque l'on revient d'un long séjour ailleurs et qu'on a l'impression de n'etre jamais vraiment parti.
Je ne pense pas regretter ma décision, j'espère seulement que je n'aurai pas à la payer trop cher.
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