• Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi en forme.

    Samedi soir, après la victoire des Français, j'ai sillonné le centre avec une poignée d'amis. Trastevere était vraiment en fête, on aurait dit que le Brésil avait gagné. Une joyeuse symphonie de bouteilles, moteurs, rires et musique live rythmait la nuit, Rome avait l'air d'un village vacances tropical.

    Avec Mathieu j'ai fini la soirée au Circo Massimo, où Florian et des nouveaux potes rencontrés le soir-même nous ont rejoints. Ambiance hippy, vin rouge, cracheurs de feu et musiciens du dimanche... je me suis allongée dans l'herbe et je suis redevenue une ado. J'espère garder cette spontanéité quand je rentrerai en France. De retour à la maison, au petit matin, j'étais tellement éveillée que j'aurais pu redémarrer la journée sans dormir.

    La chaleur ne me dérange plus, je me sens légère et sereine. Deux de mes valises sont parties ce matin avec un transporteur. Cet après-midi je dois faire quelques courses pour la fête de ce soir. Je dois également trouver un endroit où dormir, parce que la nouvelle coloc qui prend ma place emménage aujourd'hui, mais ce n'est pas un problème. Peut-etre que je passerai la nuit à me promener le long du Tibre, pour la dernière fois.

    Photo de Sylviette


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  • Mettons de côté les excès d’alcool (décidément) et les turbulences gastriques des lendemains, la chaleur BIEN PLUS suffocante que celle de Rome et les travaux au marteau piqueur dans la cour de l’immeuble dès 8h, réalisés vraisemblablement par un tandem sicilien-croate (duel linguistique inoubliable). Oublions les piqûres de moustique, l’état de santé critique du voisin de Rachid, dont les toux et vomissements ont ponctué mes deux courtes nuits de sommeil (les murs sont fins…), la course-poursuite à bord d’un break conduit par franco-sicilien déjanté (le directeur de labo de Rachid, que je soupçonne d’ailleurs d’être son frère) et le panier percé de votre sylviette qui a du accepter humblement de se faire inviter plusieurs fois au pub et au resto.

    A part ça…c’était trois jours formidables !

    Jeudi je me suis levée à l’aube, chargée comme un mule et promise à une bonne suée. Or cela en valait la peine vu que j’ai ainsi pu me décharger d’un bon paquet de choses en les confiant à Rachid. C’est toujours ça de moins à rapatrier lors du déménagement !
    Le soir-même, j’ai mangé des sushis et c'était le pied !
    Le lendemain, j’ai vu un film très beau et très émouvant dans une salle climatisée en plein après-midi, une histoire de maison près d’un lac et d’un couple séparé par le temps…
    Ce après quoi je suis allée méditer au jardin public où j’ai rencontré Giuseppino, dit Pino, sur sa bicyclette. A défaut de réponses à mes questions, j’ai trouvé un drôle de type passionné de botanique qui m’a raconté pendant une demi-heure l’histoire des arbres du jardin public de Milan. Cela confirme ce que je pense depuis un moment : parler à des inconnus réserve parfois de bonnes surprises, il y a du bon à prendre partout !
    L’équipe de France a gagné 2-0 contre nos amis togolais, mais le meilleur moment du match reste lorsque j’ai commencé à parler avec un groupe de Françaises résidentes à Milan. Je me suis rendue compte que mes compatriotes de Milan sont encore plus intéressants qu'ailleurs, parce qu'ils sont très souvent expatriés depuis plus longtemps. Ca change des étudiants Erasmus ou des Français de passage qui ne vivent pas nécessairement leur séjour en Italie de la meme façon que moi !
    Puis samedi, Rachid m’a emmenée voir le lac de Côme, situé à 50 bornes au nord de Milan. Ca m’a beaucoup plus, surtout les jardins de la villa Melzi. Il paraît que notre Stendhal y séjournait souvent, aux frais du vice président de la république italienne sous Napoléon.

    Trois jours, donc, au cours desquels j'ai failli oublier que je vivais mes derniers jours en Italie.


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  • J’ai lu un article selon lequel les Romains passent de plus en plus leur été en ville. Un peu comme à Paris en somme. La frénésie fait une pause, on souffle un peu, il y a moins de trafic et aussi moins de touristes, les bars restent ouverts, la plage devient le rendez-vous des noctambules… Ah Rome !!…

    Depuis quelques jours la ville se transforme. L’île tibérine, où ont déjà été installés le cinéma en plein air et quelques restos sur planches, prend petit à petit des airs de croisette. Certains bars ont déjà déménagé à Ostia, où les plages sont bondées jusqu’à tard dans la nuit. La marée humaine envahit tous les soirs les rues du centre, de Trastevere et de Testaccio pour que chacun puisse profiter de l’happy hour et exhiber fièrement son look de l’été. Et évidemment tout le monde mange et boit dehors, en terrasse ou debout sur les places publiques : un phénomène courant également en hiver (loi sur le tabac oblige) mais qui explose littéralement ces jours-ci.

    Je me réjouis par ailleurs de contater que les lieux insolites continuent de naître un peu partout. Le centre social du Rialto, niché au cœur du Ghetto, a finalement débroussaillé sa cour intérieure, ancien terrain de basket de l’école, pour y installer un petit bar plein de charme. 

    Et pour finir, ce soir je m'apprête à vivre une expérience exceptionnelle : voir le premier match de l'équipe d'Italie sur écran géant à l'Angelo Mai, centre social du quartier des Monti, parmi des centaines de Romains déchaînés. Ca promet !

    Photo de Sylviette 


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  • Quelques commentaires sur la soirée d'hier... 

    C'était au bout du monde mais ça valait le détour.
    J'ai rencontré une Française toute mimi qui a bien réussi sa vie à Rome. Ca fait chaud au coeur d'en avoir une, en vrai, devant soi.
    J'ai rencontré des Italiens qui parlaient le français ! Enfin un peu quoi... Et j'ai parlé italien avec des Français, on glisse vraiment dans le n'importe quoi...
    Florian a encore des progrès à faire en pasta et en ragazza mais il sait accueillir, et SURTOUT, il sait faire danser des Italiens sur du Claude François ! Bravo !

    Photos de Sylviette


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  • Entendu hier soir au guichet du théatre India, à Ostiense, au moment d'acheter mon billet pour voir l'adaptation italienne de Notes d'un souterrain de Dostoevskij :
    - Je vous mets un tarif réduit moins de 20 ans mademoiselle Sylviette ?
    - Euh... non. Je suis plus proche des 30 que des 20 à vrai dire !

    C'est fou, ici tout le monde croit que j'ai 20 piges. Dois-je me réjouir ? A bien y penser c'est plutot flatteur, et puis je n'ai pas à me soucier de ma crédibilité puisque ma vie n'est pas vraiment ici. En tout cas depuis que je vis à Rome j'ai perdu au moins 5 ans, tel un retour en arrière, mais tout à mon honneur : je m'offre une nouvelle jeunesse, une seconde vie d'étudiante !

    C'est tout de meme fou. Quand j'étais adolescente, tout le monde me croyait plus vieille. Ils disaient tous que j'avais déjà des traits d'adulte, et puis je me tenais bien droite, j'étais posée. Maintenant c'est le contraire : j'ai un visage de ragazzina et je m'habille comme une teenager, parce qu'ici j'ai fait des jobs qui imposaient le port du jean et des baskets.

    A part cela, j'ai passé une excellente soirée au théatre India. Je conseille à tous les frenchies de Rome d'aller voir ce spectacle, mis en scène et interprété par l'éblouissant Gabriele Lavia (que j'ai d'ailleurs connu lorsqu'il montait sur les planches de l'Eliseo, avec Chi ha paura di Virginia Woolf). C'est magnifique, très bien interprété et c'est génial pour apprendre l'italien, vu qu'un acteur s'exprime toujours mieux que les gens dans la vraie vie. En outre le prix du billet est abordable (15 euros), vous aurez meme une réduction si vous avez moins de 20 ans.


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