En arrivant au resto ce matin, j'ai vu tout le monde en larmes. C'est comme si le temps s'était arrêté : les gens étaient avaient cessé toute activité et restaient figés sur le trottoir, silencieux ou sanglotants. Je me suis renseignée et j'ai appris qu'un gars du coin était décédé cette nuit, frappé par un infarctus.
C'était visiblement un pilier du quartier : né dans la rue même, dans le bâtiment d'en face, il avait grandi avec les gamins du coin et n'avait jamais quitté son fief. Il avait un commerce un peu plus bas, ses parents travaillent à 100 mètres et il venait souvent au Bros pour saluer ses potes.
J'ai vu mon chef, pour lequel je ne nourris aucune sympathie, pleurer de tout son être contre sa voiture. J'ai appris que le défunt était son meilleur ami. Je ne crois pas l'avoir déja vu ou rencontré, mais je me suis sentie envahie moi aussi d'une grande tristesse.
Le Trastevere n'est pas seulement un quartier de Rome, c'est aussi une maison pour ses habitants. Tout le monde se connaît, s'interpelle, les vieux parlent aux jeunes, les bébés grandissent ensemblent et surtout, les Romains nés là-bas ne quittent pas leur quartier. Sauf dans ce cas.
Il faut les prendres les risques que tu prends... Demain peut être, je ne serais plus là... Tracer tracer tracer, aimer, aimer, Aimer... Bravo Sylvia d'être partie suivre tes désirs. Romain