• Le français, le calvaire des autres ?


    Hier après-midi j'étais chez Elena pour son cours de Français. Elle est étudiante en dernière année de cinéma et pour obtenir son diplôme, elle doit impérativement réussir une épreuve orale de français. Rien à voir avec la choucroute mais c'est comme ça, le français fait partie de son programme (et le système universitaire italien recèle de tas d'autres curiosités de ce genre).
    L'épreuve est basée sur une pièce de Jean Genet, « Les Bonnes », qui n'est pas une littérature des plus simples. L'ennui est que ladite Elena a, disons, quelques lacunes. C'est d'ailleurs pour cela que, dans la panique, elle m'avait sollicitée il y a un mois pour l'aider. Ca m'arrange bien, mais en même temps elle me fait un peu de peine : elle est légèrement à côté de la plaque et ne réussira probablement pas l'examen.
    Pour cause : le français est véritablement une langue complexe, minutieuse. C'est à se jeter pas la fenêtre ! En dressant des tableaux de conjugaison ou des leçons de grammaire, je me suis rendue compte (à 25 ans quand même) qu'il n'existait quasiment aucune règle fixe et immuable. Pourquoi écrit-on « essayer » et « j'essaie » ? Pourquoi le participe passé du verbe « pouvoir » donne « pu » et non pas « pouvu », comme pourrait le suggérer le participe passé « vu » de « voir » ?... Et là je ne parle que de la conjugaison. La simple lecture d'un texte en français, pour un étranger, présente des difficultés que nous ne soupçonnons même pas. Il n'existe pas de logique d'ensemble, chaque nom, chaque verbe, chaque adjectif a sa propre règle, sa propre existence. Et le regard abasourdi et désespéré de mon étudiante me le rappelle à chaque fois.
    En somme, je souhaite bien du courage à tous ceux qui doivent apprendre le français. Et ceux qui y parviennent, je leur décerne une médaille ! Bon, mes propos pourraient s'appliquer pour l'allemand (7 ans d'apprentissage à l'école, et même pas fichue d'aligner trois phrases), les langues asiatiques (quoique... j'ai fait six mois de chinois et, mis à part la prononciation et l'écriture, je peux dire que la structure de la langue est bien plus simple que celle des langues latines), et bien d'autres encore. Mais vraiment, j'insiste, selon moi le Français décroche la palme de l'enquiquineur. Quelle chance de le parler depuis l'enfance, et donc de ne pas avoir à l'apprendre aujourd'hui ! Bon d'accord, il ne nous sert pas à grand chose ailleurs qu'en France, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais au moins c'est déjà ça de pris, et il ne nous reste plus que des langues forcément moins compliquées à apprendre ! (Veuillez noter la consistance de l'argument). Ca reste évidemment un avis personnel, plutôt rassurant quand on est à l'étranger et qu'on nage un peu dans la semoule.


    Photo de Sylviette

  • Commentaires

    1
    soda
    Samedi 26 Février 2005 à 16:39
    le français
    Les pièges de l'apprentissage de la langue française prennent bien toute la vie.Le français est pour moi seulement le dada, si le français était mon devoir nécessaire, ce serait pire.
    2
    Dimanche 27 Février 2005 à 11:12
    chouette
    ton blog donne envie de sauter le pas! mon p�¨re est italien, h�©l� s je n'ai pas pu apprendre sa langue...et je n'ai plus de famille l� bas... dommage, la vie est mal faite! j'apprendrai l'italien et l'Italie. Bonnes aventures romaines!
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