Après les larmes, l'espoir.
Celui d'un nouveau départ, d'une nouvelle étape, d'une seconde vie dans la seconde vie.
Je suis venue à Rome parce que c'est une ville qui m'a passionnée. Je m'y suis sentie chez moi dès le premier jour, et même après être venue y vivre, elle n'a jamais cessé de m'émerveiller.
Puis, chose à laquelle je ne m'attendais pas, j'ai rencontré un homme. Ma vie à Rome est devenue encore plus trépidante : j'étais avec quelqu'un, j'avais une vie sociale, je faisais des projets. J'ai construit mon vécu autour de cette personne, et ma découverte de Rome n'en est devenue que plus intense, plus complète, plus euphorisante.
Or maintenant tout est fini. Je suis à la recherche d'un nouvel appartement et je suis seule, comme au premier jour. J'ai pleuré, parce que lorsque tout semble s'écrouler, on se sent impuissant. J'ai eu l'impression que tout n'avait été que fiction, illusion, façade. Paradoxalement, je n'ai senti à aucun moment l'envie ou le besoin de retourner auprès des miens, en France.
J'en ai déduit que, au-delà de ce que j'ai pu vivre ces derniers mois, des rapports humains que j'ai développés et du confort que je me suis bâti, Rome est devenue ma ville, mon chez-moi. J'ai continué à pleurer, parce qu'un séparation est douloureuse, mais j'ai cessé de me lamenter et j'ai décidé de me battre.
Je dois quitter mon appartement ? J'en profiterai pour changer de quartier, d'environnement, de repères. Je me créerai mon nouvel observatoire romain.
Je me retrouve seule, la plupart des gens que je fréquentais vont disparaître de ma vie ? C'est l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes par moi-même, de me donner des coups de pied au cul et de prendre des initiatives, même en solo. On ne peut pas compter éternellement sur les autres, ou attendre que les autres viennent vers soi.
Et tant qu'on y est, je change de boulot ! Je commence à bosser sérieusement à l'Eliseo café mardi prochain, je signe le contrat dans trois semaines et j'arrête définitivement de faire la serveuse au Bros le 15 novembre. Je devrais avoir enfin une situation régulière, je gagnerai un peu plus d'argent et je serai initiée à la gestion d'entreprise. Petit à petit, je me remettrai aux relations publiques, à la création d'événements, au sponsoring. Et mon job de photographe en free lance sur des séminaires de management va joliment arrondir mes fins de mois.
Voilà donc mon plan d'action, ma stratégie de combat pour la suite. Une nouvelle sylviette débarque à Rome.
Photo de Sylviette