• Au bout de bientôt deux mois, je pense avoir fait des progrès en italien. J'acquiers chaque jour un peu plus de vocabulaire, mon discours est plus fluide, et les gens me le font remarquer.
    Mais j'ai un problème : la compréhension. Selon l'accent, la rapidité et l'expressivité de mon interlocuteur, je peux parfaitement comprendre comme ne rien piger du tout.
    Quand il s'agit d'un mot ou d'une expression, je demande qu'on répète. Mais quand c'est toute la phrase ou tout le discours qui m'échappe, je laisse courir en espérant me rattraper après, avec le contexte ou la conclusion. C'est une question d'intuition et de bon sens : on le sent quand quelqu'un énonce une affirmation ou vous pose une question. On a repéré des mots et tournures connus, l'esprit s'active et émet des hypothèses de sens, on mise et on tente une réponse. Mais parfois on se plante, et là on demande humblement de répéter.
    Jusqu'ici j'ai pu donner l'impression de quelqu'un qui maîtrise relativement la langue. L'entretien d'embauche de mercredi matin me l'a prouvé une fois de plus : je n'ai pas tout capté, cependant mes interlocuteurs n'y ont vu que du feu. Ah ah ! I am the queen of the world !!!
    Sauf que hier soir, j'ai été démasquée. J'ai rencontré le chef suprême des hôtesses d'accueil (ouvreuses en fait) du théâtre dans lequel je bosse. Alberto, un chic type du staff d'accueil avec qui j'ai bien sympathisé, avait entendu parler d'une création de poste et m'avait gentiment mise sur le coup, en organisant un petit entretien avec le boss. Il a commencé à me présenter le job, j'ai pris l'une de ses questions pour une autre et j'ai répondu complètement à côté. Quand j'ai vu sa tête j'ai compris, mais c'était trop tard. Je ne sais pas si pour le job c'est grillé (ils doivent en discuter ce week-end), mais pour la crédibilité ça l'est.

    Faut-il le signaler à chaque fois qu'on ne comprend pas, limiter ainsi les dégâts de compréhension mais risquer, à force, de passer pour une nulle (surtout lors d'un entretien d'embauche) ? Ou faut-il feinter, miser sur sa vivacité d'esprit et se lancer sans filet, bref, bluffer tout le monde au risque de se planter ?
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  • Ce matin j'ai eu mon fameux entretien d'embauche. Il s'agit d'une petite boîte, genre start-up montée par un groupe de trentenaires, qui achète et revend du matériel dans le domaine des télécommunication. Jusque là je m'ennuie.
    Le poste proposé : celui d'un commercial qui s'occuperait de l'acquisition des produits, de la prospection, des contacts avec les fournisseurs et les clients, de tâches administratives diverses. Evidemment, je n'y connais rien en télécommunication, je ne suis pas assez à l'aise en italien pour haranguer les foules sur ce genre de produits et, pour couronner le tout, le commerce et moi ça fait deux. Ca commence bien.

    Sauf que, à ma grande surprise, les personnes qui m'ont fait passer l'entretien (le boss et son adjointe, à peine plus vieux que moi) se sont extasiées à n'en plus finir sur mon CV. Oohhhh une Française ! A Rome depuis un mois ?... mais vous parlez l'italien diviiinement bien !... Je vois que vous maîtrisez l'anglais aussi... Vous vous rendez compte de votre atoooout ? Et vous avez été vendeuse à Leroy Merlin ? Mais on connaîîîîîît, il y en a un pas loin de Rome !...
    J'étais sciée. Ils ne se rendaient même pas compte que je comprenais péniblement la moitié de ce qu'ils disaient (quoi qu'en pensent mes amis, je vous jure que je rame vraiment !). Et pourtant, il me semble leur avoir fait plutôt bon effet.
    Contrat en règle, rémunération à débattre, horaires négociables. Réponse mardi prochain.

    D'un côté je suis terrorisée parce que je ne suis ni capable, ni vraiment intéressée par ce job. De l'autre, il faut se rendre à l'évidence : C'EST UN VRAI DÉFI BON SANG ! J'ai des montées d'adrénaline rien que d'y penser : débarquer dans leur structure et jouer le jeu comme si de rien n'était, telle une impostrice... Essayer, se tromper, faire une pirouette et recommencer jusqu'à y arriver... Ne suis-je pas venue en Italie pour ça finalement ?
    Ceci dit, c'est loin d'être gagné. La concurrence est rude, et on ne peut pas dire que je sois la mieux placée pour l'emporter. Mais si ça marche, en admettant que j'ai suffisamment de courage pour accepter (car ça non plus c'est sûr... et oui...), là je pourrai vraiment dire que j'ai un pot d'enfer.

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  • Vraiment, des fois je ne comprends pas. On trouve en centre-ville des petites rues pavées où il fait bon se promener, dans se soucier du reste. Or une fois sorti de la zone piétonne, mieux vaut avoir une bonne assurance tout risque.
    Déjà, il faut savoir qu'à Rome le piéton n'est pas roi. Quand passage clouté il y a, estimons-nous déjà heureux s'il y a un feu de circulation. Généralement, celui-ci passe tellement vite au rouge qu'il est impossible de tout traverser en marchant normalement. Soit on se dépêche, même si on a commencé à s'avancer pile poil quand le feu est passé au vert (ce qui implique quand même une bonne condition physique et une certaine vivacité d'esprit), soit on tente le diable en prenant le feu en cours et dans ce cas on risque sa peau. Je me demande comment font les personnes âgées.
    Cet après-midi j'ai été dans un quartier un peu excentré que je ne connaissais pas, pour prendre des infos à l'agence sanitaire de Rome. Je vais peut-être décrocher un job de serveuse au « Pastarito » (cf. post précédent), mais pour cela il faut que j'ai mon « carnet sanitaire », document qui certifie que je n'ai pas de maladies et que je peux servir à manger aux gens. J'ai cherché sur internet l'adresse de l'agence qui délivre ce document et je n'en ai trouvé qu'une seule. Ca doit être le pôle central sanitaire de Rome, me suis-je dit. Après avoir essayé de les avoir au téléphone, sans succès, j'ai cherché sur un site (du style viamichelin) le trajet recommandé pour m'y rendre à pied. Bon ça va, il faut juste prendre le métro puis marcher un peu.
    Sauf qu'une fois sortie du métro, le nez dans mon plan, je me suis rendue compte que les indications de parcours ne prenaient pas du tout en compte le fait que le piéton, parfois, a besoin de place pour marcher le long d'une route. Je ne sais pas moi : un trottoir, une bordure... Je me suis alors retrouvée à marcher le long d'une route absolument pas faite pour cela. Je rasais les barbelés (car le quartier était un étrange mix entre une casse de voitures et une zone militaire), sautais par dessus les fossés boueux et manquait à chaque virage de me prendre une bagnole. En somme, j'ai failli mourir une bonne douzaine de fois.
    Tout ça pour arriver dans un no man's land hyper glauque, tout sauf romain et pourtant bien dans la ville. L'agence sanitaire de Rome n'était rien d'autre qu'une pauvre pancarte sur une porte rouillée, fermée bien sûr. Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo pour vous montrer ça.
    A défaut je vous présente ma carte de la ville, ma meilleure amie ici.


    Photo de Sylviette

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  • Le programme de la journée :
    1) Entretien à 9h30 à l'autre bout de la ville, suite à mon inscription dans une agence d'intérim. Poste proposé : aucune idée. Je pense que la boîte qui m'a contactée n'a pas percuté que j'étais Française, car au téléphone ils n'ont fait aucun effort pour parler correctement. Je n'ai d'ailleurs quasiment rien compris. On verra bien. J'ai soigneusement étudié le plan de la ville pour savoir quel bus je devais prendre à quel endroit. Je pense que ça n'aboutira à rien, mais je suis toute excitée à l'idée de passer un "vrai" entretien en italien.
    2) A 11h, RDV au restaurant "Pastarito" pour un service d'essai. J'aurai intérêt à me speeder, car le timing de la matinée est très court. C'est Luigi, mon coloc, qui m'a trouvé le plan par l'intermédiaire d'un ami. Ils cherchaient une serveuse, Luigi m'a recommandée. J'ai eu une première prise de contact ce midi. Demain, ils me mettent à l'épreuve pour le service du midi. Le boulot en soi ne me fait pas peur, vu que j'ai une bonne expérience en la matière (quand j'étais étudiante). J'espère par contre que je vais assurer niveau langue. Si l'essai est concluant pour eux et pour moi, je bosserai là-bas, à des horaires qui m'arrangent. C'est pas très loin, dans un quartier sympa, et le resto est plutôt sympa. Croisons les doigts.
    3) A 16h, je bosse au bar du théâtre. Ils m'ont appelée hier et j'ai tout de suite accepté. J'annule pour cela le soutien scolaire habituel de 17h. J'm'en fous, c'est mieux payé au bar.
    Le début d'une vraie vie active ?


    Photo de Sylviette

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  • ... A peine rentrée de ma tournée d'agences d'intérim, quelqu'un m'a appelée pour un entretien mercredi matin ! Je ne sais pas de quel genre de travail il s'agit... Dans la panique du coup de fil, j'étais tellement appliquée à bien noter l'adresse de RDV que j'ai oublié de poser la question ! Tant pis, on verra bien. Un entretien, ça ne peut pas me faire de mal de toutes façons.

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