• Ce n'était pas vraiment prévu. Les circonstances (ma désoccupation en somme) font que j'ai décidé de rentrer quelques jours en France. Jusqu'à présent ça ne m'avait pas vraiment manqué –je crois que j'ai une capacité d'adaptation à tous les milieux, comme certains animaux- mais maintenant que j'ai mon billet de train et que je me rends compte que je pars demain, ça me fait bien plaisir. Il y a certaines choses, notamment, que j'ai hâte de retrouver.
    Je me demande comment je vais me sentir une fois là-bas. Après tout, je ne suis partie qu'il y a un mois et demi, c'est comme si je revenais de vacances, non ? Je prendrai le métro, que j'ai fréquenté pendant des années, et ça ne me semblera tout naturel. J'irai chercher la clé de l'appart de mes anciens colocs auprès de la gardienne, qui me reconnaîtra tout de suite et me la remettra sans se poser de questions. Puis je m'installerai dans le salon et aurai l'impression de n'être jamais partie. Je saluerai le barman du café des artistes, situé 10 mètres plus loin, comme je le faisais chaque jour. Je sortirai le soir avec mes copines dans nos lieux fétiches, j'aurai alors peut-être oublié que je leur ai souvent préféré les endroits récemment découverts à Rome.
    Si ça se trouve je remettrai en cause le pourquoi du comment : mais qu'est-ce qui t'a pris de partir comme ça ? Paris est à toi, tu l'aimes et elle t'aime.
    Ou tout le contraire, qui sait. Je suis ici chez moi, à Rome. Et peut-être que ce pèlerinage, finalement, ne fera que confirmer mon attachement et conforter le choix qui m'a fait tout lâcher.
    Je pars sans prendre l'ordinateur, donc pas de blog pendant une semaine. Ciao.


    Photo de Sylviette

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  • Certains de mes amis, en lisant mon dernier billet, ont pensé que je baissais les bras face à l'adversité. Qu'ils se rassurent : je vais très bien et je n'ai aucunement l'intention de laisser tomber ! La difficulté ne me fait pas peur (je suis venue un peu pour ça d'ailleurs), c'est juste que je ne peux pas me résoudre à faire un job qui ne me plaît pas, tant que j'ai d'autres possibilités. Alors au diable le CV ! Je suis venue ici pour le changement et pour le plaisir, pas pour m'abrutir dans un sous-sol et regarder ma montre toutes les deux secondes en attendant la fin de la journée.
    La famille pour laquelle je travaille de 5 à 7 m'a annoncé hier qu'ils partaient tous au ski les deux prochaines semaines (ils sont calés sur les congés scolaires français, lycée français oblige). Je me retrouve donc moi aussi en vacances forcées. Pourquoi ne pas en profiter pour rentrer quelques jours en France ? J'ai pris mes billets hier : une semaine entière à Paris, pour voir ma famille (et notamment mon neveu fraîchement arrivé) et mes amis. Ca me fait tout drôle : je ne pensais pas rentrer si tôt ! Mais après tout, c'est maintenant ou jamais, vu qu'il va bien falloir que je retrouve du travail rapidement, et qu'après je ne serai plus libre de partir comme ça.
    Disons que je fais une pause pour mieux rebondir après.

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  • Jusqu'à présent je faisais la maligne, mais là je rigole moins. Je commence à avoir beaucoup de boulot, entre le bureau, les enfants, le bar, la traduction... J'ai un rendez-vous samedi après-midi pour un premier cours de français.
    Est-ce que c'est vraiment ce que je voulais ? Bosser comme une malade et courir toute la journée ? Sans profiter de la douceur de la vie romaine ?... Pas vraiment en fait.
    Je me donne le mois de février pour tirer des conclusions et, si ça s'impose, faire des coupes franches dans mes activités.

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  • Voilà où j'en suis. J'ai passé un deuxième entretien ce matin avec Media trust (j'ai bien noté le nom cette fois-ci) pour un poste de commercial dans le domaine des télécommunications. Résultat : ils veulent m'engager.
    A côté de cela, j'ai fait la semaine dernière deux services d'essai dans un restaurant, le Pastarito, à la suite de quoi ils ont estimé que je faisais l'affaire. Ils proposent de m'embaucher également.
    Je dois donner une réponse demain à l'un et à l'autre. QUE DOIS-JE FAIRE ?
    Pesons le pour et le contre.
    D'un côté Media trust : un « vrai » travail valorisant pour mon CV, mi-administratif mi-commercial, pas très fatiguant mais impliquant, et qui peut représenter pour moi un défi professionnel. Une ambiance jeune et dynamique. 30 heures de travail par semaine, du lundi au vendredi, donc mes week-ends de libre pour rentrer en France de temps en temps. La possibilité de finir à 16h et donc de continuer les petits boulots que je fais déjà. Un salaire de misère (850 euros), mais quand même plus honnête que dans la plupart des boîtes ici à Rome, vu que c'est la dèche de chez dèche. Enfin, un vrai contrat en bonne et dûe forme, qui me permettrait de bénéficier des avantages sociaux des salariés en Italie.
    Les points négatifs : je n'y connais rien en commerce et en télécommunications, niveau langues j'ai la pression, c'est à une heure de transports de chez moi (mais ça je le faisais déjà en France) et il va falloir dire adieu aux grasses matinées (lever à 7h).
    D'un autre côté le restaurant : plus comode et moins stressant. Un métier et un univers que je connais déjà, donc une intégration facilitée. A peine une demi-heure de bus et un mi-temps (11h-15h30) qui me permettrait de me lever tard tout en ayant le temps de continuer mes activités habituelles. Une ambiance jeune et sympa. La possibilité de progresser en italien à mon rythme. Le repas gratos à chaque fois.
    Problème : c'est payé 5 euros de l'heure, donc je pourrais tout juste en vivre (j'ai fais mes comptes), au moins l'un des deux jours du week-end est travaillé (donc bye bye Paris) et je ne sors plus du cercle des jobs étudiants.

    MA VIEILLE, QU'EST-CE QUE TU VEUX VRAIMENT ? L'argent ou la dolce vità ? L'évolution professionnelle ou la facilité ? Une vie un peu raide mais sans soucis, ou une mise à l'épreuve qui peut rapporter plus, tant professionnellement qu'humainement ?
    J'ai l'impression de me poser la question la plus importante de ma vie, celle qui me hante depuis toujours.

    Je réfléchis et je vous dis demain ce que je choisis.

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  • Les gens qui s'expatrient parce qu'ils l'ont choisi ont généralement envie de mieux connaître leur pays d'accueil. Il me semble que, dès lors, il est dans leur intérêt de s'intéresser à la population du coin, à la cuisine locale, aux mœurs et aux modes de vie qui les entourent. Ceci dit, ils sont rarement les seuls à avoir fait ce choix, d'où l'existence d'une solidarité nationale entre les expatriés d'une même ville, voire d'un même pays.
    Je suis à Rome pour elle et rien que pour elle. Je veux sentir ses odeurs, m'imprégner de ses couleurs, m'en mettre plein le ventre et entendre chanter sa langue. Connaître ses habitants évidemment ! J'ai d'ailleurs rencontré pas mal de monde : des amis de mes colocs, des amis d'Alessandro, des « collègues » du théâtre... Mais également des Français : Elodie bien sûr, ma voisine Rachel, mais aussi Violaine et Raphaël, un couple de Lyonnais installé à Rome depuis peu et rencontré grâce à ce blog (comme quoi il peut servir...) et Silvia (de nationalité allemande mais française dans l'âme), qui est de passage à Rome pour des raisons professionnelles et dont j'ai fait la connaissance cet après-midi.
    Une partie de moi me dit que je ne suis pas venue en Italie pour rencontrer des Français. D'un autre côté, c'est un extraordinaire partage d'expérience qui s'offre à moi. Imaginez-vous : vous êtes seul(e), dans l'inconnu, et près de vous il y a des Français qui sont passés où passeront par les mêmes étapes que vous et connaîtront des obstacles semblables...
    Elodie m'a beaucoup aidée dans mes démarches (permis de séjour, code fiscal...). Violaine est, comme moi, à la recherche d'un emploi. Rachel m'a permis de travailler au théâtre. Silvia, elle aussi, a envie de venir s'installer ici... On rencontre donc des gens qu'on aurait sans doute jamais fréquenté en France mais qui, dans ce contexte, sont proches de nous.
    Je n'ai pas la volonté de faire partie d'une communauté française expatriée. Simplement, toute rencontre, toute nouvelle connaissance quelle qu'elle soit est toujours enrichissante et, pourquoi pas, source de bonnes surprises.
    On verra bien !

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