• Il y a une semaine, j'ai fait la connaissance de Déborah. Elle est française, parisienne même, et a décidé comme moi de tout plaquer pour s'installer à Rome. Elle est arrivée vendredi dernier. 


    Elle aussi habitait dans le quartier de Bastille, travaillait dans la communication, gagnait bien sa vie et allait souvent à Rome pour les vacances. Puis, comme moi, elle a eu un déclic et a décidé, après une rupture amoureuse, que c'était le bon moment pour sauter le pas. Elle a démissioné, libéré son appartement, dit au revoir à sa famille et à ses amis, fait ses valises et prit un aller simple pour Rome. Cette entrée en matière m'a tout de suite fait penser à mon propre parcours.  




    Sauf que contrairement à moi, elle avait un pied à terre à Rome, une cousine éloignée, qui s'était proposée de l'héberger le temps qu'elle trouve un emploi et un appartement. Dans ces conditions, difficile de refuser : cela permet de prendre son temps pour bien choisir un logement, de ne pas accepter n'importe quel travail, de se faire son trou et de s'inventer une vie conformément à ses rêves. C'était donc a priori un sérieux avantage.

    Sauf que ladite cousine éloignée s'est avérée être une vraie conne, une trentenaire aigrie par la vie, déjà vieille fille, et envieuse de voir une jeune femme comme Déborah prendre de telles initiatives et mordre la vie à pleine dents. Elle lui a donc pourri la vie jusqu'à l'épuisement, rendant la cohabitation insupportable, à travers des attitudes peu orthodoxes : interrogatoire quotidien "tu vas où ? tu rentres quand ?", harcèlement pour lui soutirer de l'argent sous peine d'expulsion, envie non dissimulée de la renvoyer en France, etc. Résultat : la Déborah motivée et pleine de ressort que j'ai rencontrée, au fil de jour, a perdu son sourire et ses illusions. 

    Le coup de bambou final est arrivé hier soir, alors qu'elle sortait pour aller danser et se changer les idées. Non seulement elle a passé une très mauvaise soirée, mais pour couronner le tout on lui a volé son portefeuille.

    Y voyant un signe du destin, Déborah a décidé de rentrer à Paris par le premier vol de demain matin.




    J'ai donc bien conscience de la chance que j'ai eu en arrivant ici. Si ma cohabitation avec Luigi et Emanuele avait été l'enfer, et si je ne m'étais pas sentie entourée comme ça été le cas, mes débuts à Rome auraient été beaucoup plus difficiles. J'ai traversé des épreuves, connu des déceptions et des coups de blues, mais au moins, je me suis toujours sentie ici chez moi. 


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  • En arrivant au resto ce matin, j'ai vu tout le monde en larmes. C'est comme si le temps s'était arrêté : les gens étaient avaient cessé toute activité et restaient figés sur le trottoir, silencieux ou sanglotants.
    Je me suis renseignée et j'ai appris qu'un gars du coin était décédé cette nuit, frappé par un infarctus.




    C'était visiblement un pilier du quartier : né dans la rue même, dans le bâtiment d'en face, il avait grandi avec les gamins du coin et n'avait jamais quitté son fief. Il avait un commerce un peu plus bas, ses parents travaillent à 100 mètres et il venait souvent au Bros pour saluer ses potes.

    J'ai vu mon chef, pour lequel je ne nourris aucune sympathie, pleurer de tout son être contre sa voiture. J'ai appris que le défunt était son meilleur ami. Je ne crois pas l'avoir déja vu ou rencontré, mais je me suis sentie envahie moi aussi d'une grande tristesse. 




    Le Trastevere n'est pas seulement un quartier de Rome, c'est aussi une maison pour ses habitants. Tout le monde se connaît, s'interpelle, les vieux parlent aux jeunes, les bébés grandissent ensemblent et surtout, les Romains nés là-bas ne quittent pas leur quartier. Sauf dans ce cas.

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  • La semaine a été ensoleillée. J'aurais pu aller à la plage, mais à chaque fois j'avais quelque chose à faire qui m'en empêchait.

    Hier j'ai décidé d'y remédier, et je me suis enfin bougée. Sans regrets ! Quel plaisir d'aller à la mer toute seule, avec pour unique ami un livre ou une bande dessinée !




    J'ai bien fait, parce qu'aujourd'hui le ciel est gris. J'ai entendu dire aux infos que les intempéries qui ravagent le nord de l'Italie sont en train de descendre sur le centre et le sud. Les images sont impressionantes : des villes inondées, des gens dans l'eau jusqu'aux cuisses...

    Si ça descend jusqu'ici, ça risque d'être terrible. Les rues de Rome sont tellement bosselées, incurvées, déformées, abîmées, qu'elles sont souvent le théâtre de belles mares. 




    Aller, n'y pense pas. Par contre il faut que tu retrouves ton parapluie.

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  • J'ai regardé les infos ce midi (il pleut... pas de ma faute...) et je suis tombée sur un reportage relatant un terrible fait divers à Rome. Avant toute chose, je me dois de préciser que les JT italiens ont l'air beaucoup plus cheap que les français. Encore une manoeuvre de celui qui contrôle tout ça pour se rapprocher du peuple.


    Bref, un terrible fait divers : une femme italienne de 37 ans qui, en traversant un parc un peu craignos de Rome, accepte de discuter avec un homme d'origine "extra-communautaire". Hélas, elle finit par se faire dépouiller, violenter, droguer et sequestrer (j'en passe et des meilleurs) par ledit étranger, entre-temps rejoint par 5 autres lascars. Les nationalités des agresseurs : moldaves, roumains, croates...

    Hormis l'atrocité décrite dans le reportage, je suis tout de même restée assez perplexe face au ton du journaliste. On veut avoir l'air neutre, mais on insiste un peu trop sur le fait que ELLE est italienne (donc une des nôtres), et EUX des étrangers, des extra-communautaires comme ils disent si bien.




    Je ne mets pas en doute la véracité de l'information, mais si ça me choque autant, c'est parce que je n'ai jamais eu l'impression que la nationalité des gens était pointée du doigt à ce point là par les médias français. 

    Ici, l'information exacerbe le nationalisme et le rejet de l'immigration. C'est insidieux, sans vergogne, et ça marche.

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  • Il était temps que ça change !


    J'ai fait un peu le ménage sur ce blog. Vu qu'un nouveau cycle commence pour moi (fin des vacances, reprise de la recherche d'emploi, nouveaux objectifs...), j'ai fait peau neuve.

    Et ce titre : "j'ai tout plaqué"... un peu hors de propos désormais, non ?

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